Trailer, skieur, montagnard...
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Crêtes de Charance, Gapençois, depuis col de Gleize
Un entraînement techniquo-ludique en compagnie de Seb et Davy. Dans un décor hors norme n'est-il pas
N'oubliez pas d'allez voir mes entraînements"http://vincentdelebarre.blogspot.com/p/mes-entrainements-2010.html en cliquant là, sinon c'est dans l'onglet mes entraînements 2011 où, à part ce que je fais pour être en forme le mieux qu'on peux en 2011, il y a quelques commentaires sur ma logique d'entraînement en trail.
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Entraînement
Mon GRR 2010
Ca y est 2010 est fini, vive 2011! Bon ça s'est fini un peu de travers, heureusement pas dans la gorge, car j'ai appris avec le temps d'accepter les défaites. GRR 2010 fut mon Waterloo : Abandon à 2 bras! Bon à quoi ça sert de faire un CR d'un abandon? Ca va intéresser qui? Puisque vous lisez mon blog c'est que vous savez que c'est mes déboires qui ont construit mes victoires. En tout cas moi je le sais. Et puis il est bon de connaître les problèmes des autres pour éviter les siens et c'est bien là un des objectifs d'un blog : le partage, en bien, comme en mal. Ca avait pourtant bien commencé. C'est calme, serein et plein d'envie que je trotte enfin libéré et parmi la foule je ne m’excite pas et suis plein d'espoirs. La montée au volcan se passe assez bien mais c’est vrai que je ne suis pas aussi fringuant que d’habitude, j’ai chaud, trop ( ?) et dans le sentier j’entre vraiment souplement car je sens qu’il faut aller plus doucement et de toute façon ce n’est pas la légèreté habituelle. Dawa à cette entame est juste devant mais je ne le rejoins pas. Au contraire petit à petit, un à un, les concurrents me passent (Christophe le Saux, les 2 Techer, Thierry Chambry et d’autres.). Mais sur les flancs du volcan, alors que les lueurs rougeoyantes de la montagne en éveil nous enchantent tous, que le terrain s’aplani, que la fraîcheur se fait enfin sentir, alors mes ailes repoussent et je rejoins des petits groupes puis des individus tel Antoine Guillon. Le brouillard nous gène et le faible balisage requiert de la confiance en soi. Heureusement je connais bien et cela m’aide. J’arrive au ravito du Volcan en 4h00, ce qui est très honorable et rassurant. Dans la plaine des sables qui suit des crampes arrivent. Je ne m’inquiète pas et cela passe assez vite pour ne plus me gêner, comme souvent. Je rattrape un concurrent et, derrière, une dizaine de lumières me font dire que la course ne fait que commencer. Je vais assez doucement mais régulier je progresse vers Marabout avec quelqu’un qui me rejoint très progressivement pour m’accompagner juste avant le ravito. C’est Antoine avec qui je vais faire un sacré bout de route. Ensemble nous rejoignons Hervé Giraud-Sauveur qui a quelques soucis d’éclairage. La forêt de Bélouve est longue, très longue mais je me sens de mieux en mieux. Notre allure à 3 puis à 4 avec un espagnol rattrapé est bonne et même excellente. Je prends quelques distance dans la descente sur Hell-Bourg mais mes sensation en descente sont moyenne : pas trop de peps. C’est le début de mes malaises. Je repars en 7 ème position, à 20’ de la tête. Dawa est à 10’. Au ravito je suis passé devant les Techer qui me repassent vite et montent très bien. Je monte vraiment doucement et Antoine me rattrape. Nous montons ensemble et je profite d’un regain d’énergie. Antoine gère un début d’hypo vers le gîte et cela me va bien car je suis content que l’allure soit cool, étant sur le haut assez moyen. Mais qu’est ce que j’ai aujourd’hui ? Ces sensations de faiblesse ne sont pas habituelles ! Je repars plus vite et dis à Antoine que je l’attends dans la descente. J’ai vraiment envi de faire un super bout de route avec lui car notre route ensemble est agréable d’entente. Pourtant dès les premiers mètres de ce « bloc » en plongée vers Cilaos mes jambes ne me porte guère ; je dis à Antoine à bientôt j’espère car je sais que j’entre dans une mauvaise phase. Celle-ci n’est pas de bon augure en rapport avec des creux qui peuvent passer. Ici des sensations inhabituelles se confirment. C’est alors que je ressens un besoin d’uriner et là les désillusions s’installent : c’est tout rouge ! J’arrive désabusé au ravito et demande un avis médical. Je me pose, je bois je bois… et je repars avec la consigne médicale de contrôler et de ne prendre aucun risque. Ce dont je suis sûr. Je ne suis pas là pour détruire ma santé mais au contraire pour montrer ce qu’un athlète peut faire pour contrôler une telle épreuve. Ca va beaucoup mieux et je suis toujours confiant pour la suite. Le défaitisme ne m’atteint pas ! Baignade intégrale dans Bras Rouge et la remontée vers le début de Taïbit est pleine d’espoirs. Je vais malgré tout tranquille et personne malgré tout derrière. Les écarts sont énormes. Toujours en 8ème position alors que je me traîne depuis 2 heures ! Commence alors une descente aux enfers avec la montée et les sensations les plus dures que je n’ai jamais éprouvées. C’est en rampant que j’atteins le col, entre hypoglycémies et baisses de tensions. Nicolas Darmaillac me passe peu avant et me motive mais je n’ai plus d’humour…Mauvais signe. Il faut que j’atteigne Marla et là je dormirais, mangerais, et repartirais. Ma seule motivation désormais c’est finir, quelque soit la place et gérer mon état de santé. Je le contrôle et mes urines m’inquiètent beaucoup moins. C’est un bon point. Au moins 40’ de pose à Marla et grâce à l’aide de Frédéric mon assistant et ses sandwichs régalants puis à une petite sieste, je repars vraiment doucement mais sûrement me dis-je. Cela va mieux et je me prends à rêver d’une remontée progressive et magique. Je suis 14 ème et je rattrape un groupe de 2+2. Il y a là Christophe Le Saux et mon nouvel ami suisse Jules-Henri Gabioud. Que je suis heureux de retrouver là en si bonne position mon poulain. Je passe devant ce groupe, le distance, mais je repars à nouveau de l’énergie pour encore ne plus savoir pourquoi je suis là ! J’essaie de les accompagner suite à Roche Plate et j’arrive à accompagner Jules Henri, ce qui me réconforte : quel bonheur pour moi de pouvoir l’aider et aller avec lui jusque l’arrivée. Micro sieste de 10’ + 10’ de perte de temps aux orangers. Jules en avait besoin et moi j’ai pas dis non ! Nous avions fait quelques jours avant une reconnaissance jusque l’arrivée depuis les Lataniers que nous passons à présent. Une autre source de motivation est la place par équipe de mon équipe QUECHUA. Je fais les calculs encore et à 3 dans les 15 nous sommes encore potentiellement 1er. Je vais à nouveau mal et avant la passerelle de la rivière des galets je me traîne. C’est à ce moment que mon copain Guillaume Le Normand nous rejoint. Nous sommes 4 à présent et je lâche à la réflexion rapide que Guillaume est alors le 3ème homme de mon équipe. Je sens bien qu’il ne lâchera pas même s’il ne fait pas la meilleure course de sa magnifique carrière sportive. J’invite Jules Henri à partir avec eux. Il fait nuit et je marche, discute avec les bénévoles jalonneurs sympathiques et avance à nouveau sans force ni motivation extrême. C’est peu avant Deux bras que je ressens de mauvais signes de santé avec une gène au niveau d’un rein. Décidément mon insuffisance rénale dictera sa loi sur ce Grand Raid. Et cette loi je la respecterai, pour mon bien. Au ravito l’accueil est très chaleureux et l’explication de mon abandon semble compréhensible et est accepté, ce que j’ai trouvé très agréable. Souvent nous sommes poussé, à tord. Pour moi le coûte que coûte n’a pas sa place ici. Le bilan fut très vite fait : le corps m’a protégé car un de ses éléments n’allait pas aujourd’hui ; le grain de sable qui enraye toute la machine. La décision d’un abandon doit être réfléchie et fondée. La déception est vite passée même si je rêvais de cette ligne d’arrivée car c’est toujours un bonheur. Il y en aura d’autres et peut être grâce à cet arrêt ! Une gentille bénévole me ramène à La Possession où je retrouve mon assistance. Très vite ils comprennent et ensemble nous continuons la fête. En encourageant mes amis. Comme Thierry Chambry, qui finira en 9ème position, puis Christophe, et Guillaume et Jules Henri. Nous les revoyons à la Grande Chaloupe et plus tard à La redoute. C’est un plaisir que de voir leur joie d’en finir même si on sent bien que cette fin « 2010 » fut une galère. C’est en particulier un bonheur que de voir mes coéquipiers remporter le classement par équipe. Déjà, là, dans la nuit, dans la fatigue, avec mes amis, coureurs et supporters, je me mets à rêver de 2011. Une année pour conjurer le sort et oublier ce chemin de croix pour le transformer en chemin de soie... Et que GRR 2011 soit mon Austerlitz!
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